« Il pleut sur Chambley comme il pleut dans mon cœur » Le mot de Philippe après le Mondial

7 Août 2019

 

Lorsque les feux de la rampe s’éteignent après dix jours de folie, les invisibles prennent possession du terrain. Plus de cent cinquante semi remorques, une centaine de sous-traitants (tentes, électricité, toilettes, stands, etc.) se relaient à une vitesse effrénée pour nettoyer le site. En moins de 72 heures les milliers de mètres carrés de toiles ne sont déjà plus qu’un souvenir. Les visages fatigués du dernier carré des volontaires démontrent s’il était encore besoin que les 240 heures du #GEMAB19 ont été éprouvantes. 

Il faut vite tout démonter, ramasser, ranger, stocker. Depuis lundi la météo menace et les premières gouttes de pluie se sont abattues sur le site qui se vide. Il règne une bizarre sensation d’abandon, de tristesse. Plus de musique, plus de bruits de voix, pas encore le silence, mais la vision de désolation d’un village entier qui se déconstruit.

Pas encore le “baby blues” mais une grande tristesse qui s’installe. Seules les photos et les vidéos que l’on consulte parfois sur son smartphone ou sa tablette rappellent la “folie” des heures passées. Sans compter les réseaux sociaux numériques qui déversent des milliers d’images toutes aussi touchantes. Et que dire des centaines de Sms, de mails, que l’on reçoit et auxquels on tente de répondre.

La noria d’engins de chantier transporte les barrières, les plots, les mâts, les toiles. Dans quelques heures tout le monde se retrouvera au catering pour échanger sur le travail qui reste à accomplir.

L’édition 2019 a été spectaculaire à plus d’un titre. 15 vols sur 19 : un succès. Un soleil quasi permanent à l’exception des deux premières journées. Une super ambiance aux dires des pilotes et des équipages. Et bien entendu ce plus d’un demi million de spectateurs. Un colossal succès médiatique. Des heures de bouchons, des parkings supplémentaires ouverts à la hâte. Des services d’ordre opérationnels et réactifs. 

Les douze permanents de l’équipe d’organisation ont été formidables et ont su transmettre aux quelque 200 volontaires, les bonnes consignes. Bien sûr il y a eu des coups de gueule, des incompréhensions, sans doute des rancoeurs et des inimitiés, mais BallonVille est aussi le reflet de notre société. Avec ses classes, ses castes, ses générations, ses excès et ses merveilleuses aventures. A mes yeux ce qui importe c’est que chacun ait bien fait son travail et donné son maximum pour que cela fonctionne. Et surtout que chacune et chacun ait pu découvrir ou confirmer ses talents. 

Le Mondial est une grande famille. C’est ce dont finalement je suis le plus fier : avoir donné leur chance à des centaines de personnes qui peuvent témoigner qu’impossible n’est pas possible. Ils l’ont démontré édition après édition.

Et puisqu’il faut bien clore le chapitre : un grand merci et peut être à bientôt sur d’autres horizons.

Philippe Buron Pilâtre   

© Maxence MATTELIN / Jérémy ROQUES

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